CLIMAT – Selon une étude dévoilée mercredi, une grosse moitié des grands investisseurs mondiaux prennent désormais en compte le changement climatique et le risque que cela fait peser sur leur portefeuille d’actifs. Une nette progression en un an. Les investisseurs d’Europe et d’Australie sont les meilleurs élèves.
60% des 500 plus importants investisseurs de la planète, “reconnaissent maintenant les risques financiers du changement climatique et les opportunités de la transition vers un monde bas carbone”, se félicite l’ONG AODP (Asset Owners Disclosure Project). Elle passe au crible chaque année l’engagement environnemental des 500 plus gros investisseurs mondiaux (fonds de pension, assureurs, fonds souverains, etc.), pesant environ 27.000 milliards de dollars.
L’AMÉRIQUE DU NORD ET L’ASIE MAUVAIS ÉLÈVES
Ce chiffre, publié un peu plus de deux ans après la signature de l’accord international de Paris sur le climat (COP21), est en nette hausse (+18%) par rapport au précédent rapport de l’ONG mais la prise de conscience doit encore s’améliorer, insiste AODP. “L’accord de Paris a envoyé un message clair d’un engagement mondial pour lutter contre le changement climatique” et les investisseurs y “répondent en développant leur action” en ce sens, selon le président d’AODP Julian Poulter.
Ces résultats encourageants interviennent alors que le risque climatique est apparu comme un des sujets de discussion les plus importants dans les milieux financiers ces deux dernières années. L’objectif est notamment de réorienter les flux financiers vers des investissements en faveur d’une économie moins émettrice en gaz à effet de serre. Toutefois, 201 de ces 500 gros investisseurs, ne montrent toujours “aucun signe d’une quelconque action” face au risque climatique, pointe aussi l’étude, un constat “choquant”, selon Julian Poulter.
On les trouve en particulier en Amérique du Nord et en Asie. “Le moment va approcher où il sera trop tard (pour ces investisseurs) pour éviter des pertes sur leurs portefeuilles” si ces derniers sont composés de trop d’actifs carbonés (industries polluantes, énergies fossiles, etc.), prévient le président d’AODP.
