Climat : le retrait américain n’est pas enclenché

Donald Trump lors de l’annonce du retrait des Etats-Unis de l’accord de Paris, dans le Rose Garden de la Maison Blanche, le 1er juin.

Deux mois après l’annonce du retrait américain de l’accord de Paris, la gouvernance climatique ne voit toujours rien venir. « On est dans le noir complet. On n’a reçu aucune communication de l’administration Trump, ni à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques [CCNUCC] à Bonn, ni au secrétariat général, dépositaire de l’accord, à New York », confie une source proche du dossier, impatiente de connaître le modus operandi retenu par Washington pour traduire dans les faits les propos de Donald Trump.

« Je ne peux, en conscience, soutenir un accord qui punit les Etats-Unis », affirmait le 1er juin, lors d’un un discours dans la roseraie de la Maison Blanche, le président républicain. Le deuxième plus gros émetteur mondial de gaz à effet de serre décidait alors de ne plus respecter l’accord international scellé à la COP21 pour contenir le réchauffement sous le seuil des deux degrés et de ne pas verser les 2 milliards de dollars promis par les Etats-Unis au Fonds vert pour le climat (devant s’ajouter au milliard déjà débloqué par son prédécesseur, Barack Obama). « Le Fonds vert n’a reçu aucune demande, lui non plus », signale Rémy Rioux, le patron de l’Agence française de développement (AFD), de retour mi-juillet d’un déplacement en Corée du Sud pour y rencontrer la direction de la jeune institution financière.

Une clarification réclamée

Un silence radio que les zélateurs de l’accord de Paris aimeraient interpréter comme un revirement de la position américaine. Mais l’affaire n’est pas si simple. D’abord parce qu’une notification signée cet été par Donald Trump ne suffira pas à déclencher la procédure de retrait. En vertu de l’article 28 du texte de décembre 2015, aucun pays ne peut quitter le navire dans les trois ans suivant l’entrée en vigueur de l’accord, intervenue le 4 novembre 2016. Que les Etats-Unis choisissent ou non d’avertir les Nations unies, ils ne pourront donc…